Ma véritable nature [W. Rêve, le reste du clan peux venir aussi]

Aïïïïe ! Crotte de souris !
La douleur le traversa comme un éclair, partant de sa patte jusqu'à tout son corps. Il s'écroula sur le sol, peu gracieusement et très bruyamment. Et il resta ainsi quelque minutes, attendant que ça passe.

Il était sorti de bonne heure ce matin, décidé à patrouiller le long des frontières. Il ne savait pas pourquoi mais ces derniers temps, il avait des mauvais pressentiments, et le fait de marcher l'apaisait beaucoup. Néanmoins, alors qu'il rêvassait un peu, sans regarder autour de lui, sa patte s'était enfoncée dans un creux de la terre et s'était tordue, et bien tordue. Ça ne lui était encore jamais arrivé auparavant, et ce n'était pas bien glorieux. Heureusement que ça n'était pas tombé en compagnie d'autres personnes, il aurait définitivement perdu sa dignité !
Prudemment, il entreprit de se relever. Il grimaça en tentant de poser sa patte mais parvint néanmoins à tenir debout. Bon. Rentrer au camp, aller chez le guérisseur ? C'était la meilleure solution.
Pas à pas, il entreprit de marcher à trois pattes. Le long du trajet -qui s'avéra lent, très lent-, une colère sourde monta doucement en lui. Contre quoi, contre qui ? Contre personne, ou alors contre lui-même tout simplement. Mais cette colère a besoin de sortir, d'être expulsé de son corps. Et elle grandit. Il ne la contrôle pas vraiment, mais ce n'est pas une de ses préoccupations. Il aime bien être en colère, sentir quelque chose contre sa gorge, un feu ardent qui a besoin de ressortir à un moment. C'était une émotion qu'il ressentait peu souvent. La douleur était un peu passée, remplacée par cette colère sourde qu'il appréciait tant.
Il parvint enfin au camp, clopinant comme il le pouvait. Il se dépêche de traverser la clairière pour atteindre la tanière, ne voulant pas que les autres le voient. Il avait déjà une version toute préparée dans sa tête, une histoire de combat héroïque contre un guerrier ennemi mais il n'avait pas envie de se lancer dans un récit comme ça. En s'approchant de la tanière, il s'arrêta un moment, essayant de se rappeler le nom du soigneur. Et puis il se rappela. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Voilà où sa colère allait ressortir...

« Y a quelqu'un ? »

Puis, voyant le concerné arriver, il fit mine de ne pas le voir.

« Je cherche le vrai guérisseur, est-il là ? »

En plus il était grand. Et ça le gênait énormément qu'on soit plus grand que lui, même s'il savait qu'il était petit.